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La sécheresse à Taïwan, une nouvelle menace sur la production des puces électroniques

Faute de typhon l’été dernier, les réserves d’eau sont au plus bas à Taïwan obligeant l’industrie des semi-conducteurs à s’approvisionner avec des camions-citernes.

Par  (Shanghaï, correspondance)

Publié le 11 mars 2021 à 12h29, modifié le 11 mars 2021 à 12h45

Temps de Lecture 2 min.

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Taïwan a soif, et l’industrie des puces électroniques est en alerte. L’île indépendante fait face à la pire sécheresse depuis 56 ans : faute de typhons l’été 2020, les réserves d’eaux sont au plus bas actuellement, alors que la saison sèche dure jusqu’à mai. Un risque de plus pour une industrie en surchauffe cette année. La production de semi-conducteurs est insuffisante face à une demande grandissante pour alimenter les technologies modernes : smartphones, écouteurs bluetooth, objets connectés… Les constructeurs automobiles notamment, ont dû fortement ralentir leurs chaînes de production ces derniers mois, faute de puces pour équiper les systèmes de conduite et de divertissement.

Le manque d’eau est un défi pour l’ensemble de l’île : nombre de réservoirs sont à moins de 20 % de leur capacité. Le 7 mars, la présidente taïwanaise Tsai Ing Wen a indiqué sur Facebook qu’un avion militaire avait été envoyé pour une opération d’ensemencement de nuages, consistant à vaporiser des produits chimiques dans les brumes pour provoquer des pluies. La présidente rappelle aussi qu’une usine de désalinisation d’eau a commencé à opérer à Hsinchu, petite ville de l’ouest taïwanais qui accueille un vaste parc industriel et scientifique spécialisé dans les semi-conducteurs. « Ces jours-ci, lorsque je passe par un temple ou un palais, je ne manque pas de faire une prière sincère pour une météo favorable », ajoute la présidente.

« Creuser des puits »

Les agriculteurs ont dû consentir d’importantes économies d’eaux et les citoyens taïwanais sont aussi appelés à la plus grande attention, mais l’industrie est en première ligne. Les semi-conducteurs, première industrie de l’île, sont particulièrement gourmands en eau. L’eau sert notamment à polir les fines tranches de silicium qui forment la base des puces. Taiwan Semiconductor manufacturing company (TSMC), le numéro un mondial de la fonderie de puces, consomme à lui tout seul 156 000 tonnes d’eau par jour. Si l’entreprise qui produit notamment les puces d’Apple, affirme recycler 86 % de l’eau consommée, il reste plus de 37 000 tonnes à trouver par jour. Au point que l’entreprise a fait appel à des transporteurs pour se faire livrer de l’eau par camion-citerne. Une mesure également adoptée par d’autres acteurs du secteur, comme Vanguard International Semiconductor Corporation et United Microelectronics Corp.

Lire aussi Article réservé à nos abonnés La pénurie de puces électroniques handicape le secteur automobile

Pour l’instant, grâce à ces livraisons, l’activité peut pour l’instant continuer normalement. « Les fabricants de puces de Taïwan tournent à pleine capacité depuis un moment. Pour l’instant, nous n’avons pas constaté de perturbation dans la production », rassure Thomas Zhang, analyste en chef pour la « Grande Chine » (Chine, Hongkong, Taïwan) chez Uzabase, cabinet d’analyse japonais. « Le gouvernement projette de creuser des puits dans le parc industriel de Hsinchu, mais il y a des questions environnementales et une étude d’impact doit d’abord avoir lieu », poursuit l’analyste. Habituellement, Taïwan est frappé par trois ou quatre typhons chaque année.

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