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Le réchauffement climatique va accélérer la naissance d’icebergs

Le plus gros du monde, d’une taille équivalente à la moitié de la Corse, s’est détaché le 13 mai de l’Antarctique. Le changement climatique n’est pas directement en cause ici, mais la fonte des glaces qu’il provoque va rendre le phénomène plus fréquent.

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Publié le 21 mai 2021 à 01h06, modifié le 21 mai 2021 à 09h13

Temps de Lecture 3 min.

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Le 13 mai, un iceberg s’est détaché du côté ouest de la plate-forme glaciaire de Ronne, située dans la mer de Weddell, en Antarctique.

C’est un phénomène spectaculaire. Le plus gros iceberg du monde, d’une taille équivalente à la moitié de la Corse, s’est détaché le 13 mai de l’ouest de l’Antarctique. Cet énorme bloc de glace baptisé « A-76 », d’environ 170 km de long sur 25 km de large, pour une surface totale de 4 320 km2, flotte sur la mer de Weddell, comme l’ont montré les images du programme européen Copernicus diffusées par l’agence spatiale européenne mercredi 19 mai.

Si la région est particulièrement vulnérable au changement climatique, l’événement ne peut pas être attribué au réchauffement et n’est pas inquiétant pour le climat. « Le vêlage [la séparation d’un iceberg] fait partie du processus naturel des calottes glaciaires », rappelle Gaël Durand, glaciologue à l’Institut des géosciences de l’environnement.

L’Antarctique – comme le Groenland – accumule de la glace, sous forme de couches de neige successives, qui s’écoule sous son propre poids jusqu’aux littoraux du continent. Elle atteint alors la mer dans des plates-formes glaciaires flottantes (ice-shelf en anglais), qui peuvent mesurer des milliers de kilomètres de long et plusieurs centaines de mètres d’épaisseur. Les extrémités de ces plates-formes, fragilisées par les vagues ou les marées, finissent par casser et donner naissance à des icebergs. Le vêlage n’a donc pas de conséquence directe sur l’élévation du niveau des mers, puisque la plate-forme flottait déjà dans l’eau.

« Les pertes de glace plus importantes que les gains »

Le problème, c’est que le réchauffement climatique devrait accélérer la désintégration des plates-formes glaciaires et le vêlage des icebergs. La fonte de la glace en surface, sous l’effet du réchauffement de l’air, peut générer des crevasses sur les plates-formes, qui se détachent plus facilement. Elles sont ensuite, et surtout, grignotées par en dessous par des courants sous-marins plus chauds. Or, ces parties côtières font office de « bouchons » pour les glaciers qui sont en amont. Si elles disparaissent, les glaciers « accélèrent », c’est-à-dire que l’écoulement de leur glace augmente vers la mer. « Au final, le changement climatique est en train de déséquilibrer le bilan de masse de l’Antarctique : les pertes de glace sont désormais plus importantes que les gains, ce qui conduit à une élévation du niveau des mers », explique Gaël Durand.

Le détachement de l’iceberg A-76 ne semble pas lié au changement climatique, car il était attendu, et il est survenu à un endroit qui reste épargné par le réchauffement des eaux. Le vêlage ne fait, en outre, pas craindre aux scientifiques de risques de déstabilisation de la plate-forme flottante de Filchner-Ronne, dont il s’est détaché, qui s’avère être l’une des plus vastes de l’Antarctique, d’une superficie de 430 000 km2. « Avec le détachement de l’A-76, elle a perdu environ un centième de sa surface, calcule Gaël Durand. Par ailleurs, c’est un endroit qui a peu d’impact sur la dynamique des glaciers en amont. »

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