Climat

L’Agence internationale de l’énergie appelle à renoncer à tout nouveau projet fossile

Dans sa feuille de route publiée mardi, l’AIE recommande de renoncer dès maintenant à tout nouveau projet pétrolier ou gazier dans le monde pour avoir une chance de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C.
par LIBERATION et AFP
publié le 19 mai 2021 à 11h51

Plus le temps d’attendre. L’Agence internationale de l’énergie (AIE) a publié sa feuille de route mondiale mardi. Et ses recommandations sont claires : si l’on veut pouvoir atteindre d’ici 2050 la neutralité carbone et avoir une chance de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C, il faut agir «maintenant». En ligne de mire : les projets pétroliers ou gaziers. L’AIE appelle à renoncer à tout nouveau projet, au-delà de ceux déjà approuvés. Et ce, immédiatement.

A six mois de la COP26 de l’ONU, cette feuille de route de l’AIE vient rappeler à quel point le temps est compté pour pouvoir agir sur le réchauffement climatique. Néanmoins, l’agence l’assure : le chemin est «étroit» mais encore «praticable», et il promet «d’énormes bénéfices» tant en termes d’emplois que de croissance économique. Pour changer la donne et atteindre la neutralité carbone, l’AIE le reconnaît, un bouleversement économique et géopolitique sans précédent est nécessaire. L’idée : changer quasi totalement le paysage énergétique, avec un déclin majeur de la demande en énergies fossiles et une montée en puissance des renouvelables.

«Notre meilleure chance»

«Au-delà des projets déjà engagés en 2021, notre trajectoire ne prévoit aucun nouveau site pétrolier ou gazier approuvé à fins de développement», note l’AIE. «La baisse rapide de la demande de pétrole et de gaz naturel signifie qu’il n’y a pas d’exploration requise, et qu’aucun champ gazier et pétrolier nouveau n’est nécessaire au-delà de ceux déjà approuvés».

Parmi les autres mesures à prendre, les ventes de voitures nouvelles à moteur à combustion devront cesser dès 2035, selon les calculs de l’agence. L’efficacité énergétique devra croître de 4 % par an dès la prochaine décennie, soit trois fois plus que le rythme actuellement constaté.

Fatih Birol, le directeur de l’AIE, voit dans ces recommandations un important challenge, indispensable pour l’avenir de la planète : «La portée et la rapidité des efforts requis par cet objectif critique et formidable - notre meilleure chance d’affronter le changement climatique et de limiter le réchauffement global à 1,5 °C - en fait peut-être le plus grand défi que l’humanité ait jamais eu à relever.»

Il y a quelques semaines à peine, plusieurs milliers de personnes défilaient d’ailleurs à Paris pour alerter quant à l’urgence climatique, alors que les conséquences du réchauffement climatique sont démontrées par de nombreux chercheurs. En avril dernier, une étude publiée dans la revue «Nature» le démontrait encore. A partir d’une cartographie inédite par images satellites, il est montré que presque tous les glaciers de la terre perdent bien de la masse depuis vingt ans et que le phénomène gagne en vitesse. Une énième preuve de plus qu’il est grand temps d’agir.

Pour aller plus loin :

Dans la même rubrique

Les plus lus